Sunday May 29, 2005, day of the referendum on the Constitutional Treaty European.

After long and strong political Campaign around the European Constitutional Treaty, the French had to go to the ballot boxes and to vote Sunday May 29, 2005.

This same day, I travelled with my bicycle and I photographed the electoral panels and vintage posters, I furrowed my district, the 9 th, the 10 th and the 18 th district of Paris.

I sought to testify to the nonofficial or individual activities of the inhabitants of the city around this posting campaign, of all these small personal interventions, wild gluings, lacerations, writings reflecting the state of mind of their authors...

I sought to show in what the contemporary artists and artistic practices had taken as a starting point these popular demonstrations. Indeed, it was impossible not to think of the sight of its lacerated posters, from Raymond Hains or Jacques Villeglé, impossible to forget Jean-Michel Basquiat or Cy Twombly with its erasures, its scratches or even Barbara Kruger her militant method of its environments...

This diaporama wished to be an homage to all these anonymous authors of urban space.

The other reason was more "sociological", I hoped to perceive by the means of some indices, the state of mind of my fellow-citizens, registered in public space, without passing by an institute of survey or media, and that a few hours before the official result...

In comparison with the photographs taken with the wire of this walk, without spirit of equity or equality, without to have made the turn, nor the totality of the streets and places of postings, it was easy to note that there was a vigorous confrontation between YES and NOT.

If the space of posting were often partially unoccupied but practically unlimited thanks to the walls of the city, the opposition proceeded on the same territory. Gluing was done on the poster of the predecessor and the comments and interventions directly on the initial message, thus revealing a fight for the monopoly of the image and the information...

it could be easy to note as there were no political parties nor of posters saved by these interventions. It was very exceptional to even find a virgin poster of some parties that it is...

Today, we know all the national results of this referendum, with a strong participation of the voters and the victory of NO to 54,87 % against that of YES to 45,13 % and 30,26 % of abstention.

This national result is in strong opposition with the result of the town of Paris, which voted very mainly for YES, result which relates to also the three districts of my walk *.

To the sight of these results, the political analysts and all the national political parties hastened to draw the conclusions... to sometimes underline the probable return of the concept of class struggle, sometimes the dispute of a political power in place, or the fear of the future, xenophobia, or it social trouble because the employment crisis in France...

If the analyses are debatable, the result on the other hand is not it, it testifies to a great distrust for the dominant political community, of right-hand side like left, testimony which one also finds in this diaporama.

Without being visionary, this distrust already present at the presidential elections of 2002, with the weak socialist result, but also of the UMP (Union for a Popular Movement), lets predict for the next national elections of great political upheavals. Either the end of the principle of voters « subjected » to parties, or the emergence of new sensitivities, new forces of representations...

The other surprising aspect of this photographic testimony it is that it does not reflect the result of the ballot boxes of the districts concerned. Indeed, if in this part of the city and on these photographs, a balance in the report/ratio of force between YES and NOT seems equal, it is not the faithful reflection of the result in favour of YES in these three districts...

Then, where these intervening anonymities of the streets of Paris passed which we do not find in the ballot boxes? Was this only the business of some active militants? Were abstentionnists? Or were they without voice...????


Paris on June 22, 2005
Xavier Cahen


*results by Parisian district:
9 th: 72,12% for YES, 27,88% for NO and 23,74 % of abstention
10 th: 62,66 % for YES, 37,34 % for NO and 26,41 % of abstention
18 th: 57,8 % for YES, 42,2 % for NO and 27,99 % of abstention...



version française-------------------------------

Dimanche 29 mai 2005, journée du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen.



Après une longue et vive campagne politique autour du Traité Constitutionnel Européen, les Français ont été appelés à se rendre aux urnes et à voter le dimanche 29 mai 2005.

Ce même jour, j’ai pris mon vélo et j’ai photographié les panneaux électoraux et les affiches, j’ai sillonné mon quartier, le 9 ième, le 10 ième et le 18 ième arrondissement de Paris.

Je cherchais à témoigner des activités non officielles ou individuelles des habitants de la cité autour de cette campagne d’affichage, de toutes ces petites interventions personnelles, d’encollages sauvages, de lacérations, d’écritures reflétant l’état d’esprit de leurs auteurs…

Je cherchais à montrer en quoi les artistes et les pratiques artistiques contemporaines s’étaient inspirées de ces manifestations populaires.

En effet, il était impossible de ne pas penser à la vue de ses affiches lacérées, à un Raymond Hains ou Jacques Villeglé, impossible d’oublier Jean-Michel Basquiat ou Cy Twombly avec ses ratures, ses griffures ou même Barbara Kruger pour les placardages et la méthode militante de ses environnements… Ce diaporama souhaitait rendre hommage à tous ces auteurs anonymes de l’espace urbain.
L’autre raison était plus « sociologique », j’espérais percevoir par le biais de quelques indices, l’état d’esprit de mes concitoyens, inscrit dans l’espace public, sans passer par un institut de sondage ou un média, et cela quelques heures avant le résultat officiel…

Au regard des photos prises au fil de cette promenade, sans esprit d’équité ou d’égalité, sans avoir fait le tour, ni la totalité des rues et lieux d’affichages, il était facile de constater qu’il existait une vigoureuse confrontation entre le OUI et le NON.

Si l’espace d’affichage était souvent partiellement inoccupé mais pratiquement illimité grâce aux murs de la ville, l’opposition se déroulait sur le même territoire.

L’encollage se faisait sur l’affiche du prédécesseur et les commentaires et interventions directement sur le message initial, faisant ainsi apparaître une lutte pour le monopole de l’image et de l’information…

On pouvait aussi constater qu’il n’y avait pas de partis politiques ni d’affiches épargnées par ces interventions. Il était même très exceptionnel de trouver une affiche vierge de quelques partis que ce soient…Aujourd’hui, nous connaissons tous les résultats nationaux de ce référendum, avec une forte participation des électeurs et avec la victoire du NON à 54,87 % contre celle du OUI à 45,13 % et 30,26 % d’abstention.

Ce résultat national est en forte opposition avec le résultat de la ville de Paris, qui a voté très majoritairement pour le OUI, résultat qui concerne aussi les trois arrondissements de ma promenade*.

À la vue de ces résultats, les analystes politiques et tous les partis politiques nationaux se sont empressés de tirer des conclusions…De souligner tantôt le retour probable de la notion de lutte des classes, tantôt la contestation d’un pouvoir politique en place, ou encore la peur de l’avenir, la xénophobie, ou le malaise social face à la crise de l’emploi en France…

Si les analyses sont discutables, le résultat en revanche ne l’est pas, il témoigne d’une grande défiance à l’égard de la classe politique dominante, de droite comme de gauche, témoignage que l’on retrouve aussi dans ce diaporama.

Sans être visionnaire, cette défiance déjà présente aux élections présidentielles de 2002, avec le faible résultat socialiste, mais aussi de l’UMP, laisse présager pour les prochaines élections nationales de grands bouleversements politiques. Soit la fin de la soumission des électeurs aux principes de partis, soit l’émergence de nouvelles sensibilités, de nouvelles forces de représentations…

L’autre aspect surprenant de ce témoignage photographique c’est qu’il ne reflète pas le résultat des urnes des arrondissements concernés.

En effet, si sur le terrain et sur ces photos, un équilibre dans le rapport de force entre le OUI et le NON semble perceptible, il n’est pas le reflet fidèle du résultat très net en faveur du OUI dans ces trois arrondissements …

Alors, où sont donc passés ces anonymes intervenants des rues de Paris que nous ne retrouvons pas dans les urnes ?

Était-ce seulement l’affaire de quelques militants actifs? Étaient-ils des abstentionnistes ? Ou étaient-ils sans voix… ???? Paris le 22 juin 2005

Xavier Cahen


* résultats par arrondissement parisien :
le 9 ième : 72,12% pour le OUI, 27,88% pour le NON et 23,74 % d’abstention
le 10 ième : 62,66 % pour le OUI, 37,34 % pour le NON et 26,41 % d’abstention
le 18 ième : 57,8 % pour le OUI, 42,2 % pour le NON et 27,99 % d’abstention…